LES GRIOTS D'AUJOURD'HUI: ANIMATEURS OU JOURNALISTES?
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Vidéo-conférence du 10 avril 2018 à l'AUF |
Hier mardi 10 avril 2018 s'est tenue à l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) une vidéo-conférence. Inter-animée par M. Moustapha Mbengue de l'Université Cheikh Anta Diop et M. André Bourricaud de l'Université de Toulouse en France, ladite conférence a porté sur le thème "De l'arbre à palabre au petit écran".
Cette vidéo-conférence a réunis du côté sénégalais les étudiants en Licence à l'Ecole des Bibliothécaires et Archivistes Documentaristes (EBAD) et ceux de première année au Centre d'Etude des Sciences et Techniques de l'Information (CESTI) et du côté français des journalistes et consultants.
Au premier abord, M. Mbengue retrace l'historique des Griots en Afrique et plus précisément au Sénégal. Leurs rôle principal était celui de porte-parole du roi; ils passaient essentiellement des informations, comptaient des histoires du peuple. Certains griots étaient même chargé de chanter les louanges des souverains et donner du courage aux troupes sur le champ de bataille; d'autres jouaient le rôle de médiateurs sur le plan spirituel. Au fil du temps, les griots sont devenus des chanteurs et percussionnistes avec l'arrivée des colons.
Deuxièmement, M. Moustapha Mbengue montre qu'avec l'apparition de le Radio-Télévision Sénégalaise les griots ont commencé à intervenir dans certaines émissions interactives en tant que consultants ou personne ressources. ils deviennent par la suite des animateurs. Personnes d'élégance, d’opulence et d'éloquence, ces communicateurs traditionnels vivent depuis la nuit des temps des cadeaux et faveurs qu'ils obtiennent des personnes pour qui ils chantent les louanges; ils ne sont pas salariés. Cet état de chose pousse à s'interroger par rapport au phénomène des per diem chez les journalistes. Peut-on comparer un communicateur traditionnel à un journaliste?
En effet, la majorité des journalistes au Sénégal, salariés d'un organe, se retrouvent avec des salaires dérisoires qui ne leur permettent pas de subvenir convenablement à leurs besoins. Ainsi, ils se contentent donc des sous qu'ils obtiennent des promoteurs d’événements en échange de la publication d'un compte rendu favorable pour ces derniers. il se pose donc le problème d’éthique et de déontologie des journalistes.
Mamadou Ndiaye, Directeur des études du CESTI, a enfin fait la part des choses. Nombreux sont ceux qui passent sur les chaines de télévision et radio sénégalaises, mais tous ne sont pas des journalistes. Le vrai journaliste est celui qui a reçu la formation pour l'exercice du métier. Dans ce sens, le CESTI prend les dispositions nécessaires pour former des journalistes de renom en inculquant au étudiants les vraies règles qui régissent le métier en se focalisant sur la valeur d'éthique et de déontologie.
Cette conférence a été très bénéfique pour les uns et les autres. Elle a en effet permis aux participants d'en savoir un peu plus sur les communicateurs traditionnels et de désormais distinguer ces animateurs que sont les griots des journalistes de formation.
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