Les dessins animés: programmes pour enfants ou adultes?

Nathaniel et Iris, personnages du dessin animé "Lolirock"

Les adultes ont tendance à orienter les enfants  vers les dessins animés en les empêchant de regarder les feuilletons ou films de cinéma sans pour autant être conscients du contenu et des messages véhiculés par ces Dessins animés.

Couleurs attrayantes, chansons aux mélodies gaies, personnages héroïques ou ordinaires ; tels sont les constituants de la plupart des dessins animés que suivent les enfants. Mais il y a une particularité qui échappe à la plupart des adultes surtout d’Afrique. Les scènes torrides des feuilletons ne viennent en fait que renforcer ce que voient les enfants dans leurs dessins animés. Certains de ces films dessinés pour enfants mettent souvent en valeur des histoires d’amour, l’héroïne qui est amoureuse du héros en secret ; le garçon qui a le béguin pour la fille le tout couronné par le baiser final.

En Afrique, certaines réalités de la psycho-affectivité hors du cadre familial demeurent encore des tabous pour les adultes vis-à-vis de leurs enfants. Envisager toute relation amoureuse pour les enfants avant l’âge de 16 ans au moins est chose impossible. Pourtant les « bébés »
qu’ils prétendent  protéger  et épargner des dérives diverses sont plus informés sur la sexualité à travers les dessins animés dits conçus pour leur âge.

 Ainsi entre l’âge 10 et 12 ans en moyenne, les enfants commencent à employer certains termes comme « mon amoureuse », « le prince charmant » et plein d’autre qu’ils intègrent à leur quotidien. 

Il n’est plus rare aujourd’hui de voir des enfants se dire amoureux de tel ou telle camarade de classe ou du quartier ; ces mots finissent par se concrétiser par des ''relations amoureuses''  entre enfants qui peuvent ne pas paraître sérieuses pour les adultes mais le sont  pour les concernés .

Progressivement après les petites amourettes, quelques bisous, les enfants commencent à s’interroger sur le réel sens du contenus des films que regardent leurs parents et qui selon ces derniers leurs est interdits. 

On aurait beau empêché  les enfants de regarder certaines chaînes, les renvoyer dans leur chambre quand commencent les films pour adultes, ils sont curieux et bien plus  malins ; en effet, ils savent très bien ce qui se cache dans ces films. Les quelques absences des parents à la maison, les propos des camarades d’école ou de rue sont les clés qui ouvrent les portes de la découverte et de l’aventure aux enfants, et bonjour les dégâts.

Face à cette situation l’idéal serait que les parents prennent réellement leurs responsabilités. Avec cette problématique des dessins  animés, il faudrait que les parents africains conservateurs suivent de près leur progéniture ; ils ne doivent pas se contenter de seulement les orienter vers les chaînes d’enfants mais faire également le tri des programmes de ces chaînes. Par contre les parents modernes n’ont que le dialogue et le conseil pour éviter les dérives pour enfants. 

Ils doivent les laisser regarder les dessins animés de leurs choix et si possible les suivre avec eux par moment, ne pas toujours les chasser du devant de l’écran face aux films pour adultes à moins qu’ils mettent en avant des scènes trop vulgaires ou violentes pouvant provoquer des traumatismes chez l’enfant ; et le tout doit s’accompagner du dialogue parents-enfants, des conseils pour guider les enfants sur le bon chemin et limiter les potentielles dérives.